Si vous n’avez jamais eu la chance de déambuler dans les rues de Tel Aviv, offrez-vous au moins une escapade à Montmartre, rue des Trois-Frères, histoire de dévorer un des fameux sabich (prononcez « Sabirrrr ») de chez Pita. Impossible de manquer la devanture boisée, bien connue des anciens du quartier. On y trouvait il y a quelques années des miniatures pour les maisons de poupées chez « Dentelles et ribambelles » et un peu plus tard les écoliers envahissaient chaque soir la confiserie « Sacré Bonbon » suppliant leurs parents de repartir avec quelques sucettes et deux ou trois calissons.

Mais la nouvelle adresse, pas si nouvelle d’ailleurs car ouverte il y a plus de 3 ans, est partie pour durer. Une entreprise qui a démarré avec l’aide de toute la famille, toujours prête à donner un coup de main. Que ce soit le père pour les travaux de rénovation ou la mère pour prêter main forte en cuisine les premiers jours d’ouverture. En semaine, il arrive souvent à la petite sœur de passer au restaurant filer un coup de main ou juste boire un café et le grand frère tenait la boutique de bougies juste en face. C’est d’ailleurs à cette époque que Greg, le cadet des 3 enfants, remarque le local à louer de l’autre côté de la rue et décide d’ouvrir un comptoir de street food pas comme les autres. Adepte de la bonne cuisine de chez lui, il saute sur l’occasion et bouscule les habitudes du quartier avec des sandwichs végétariens qu’il connaît bien. Il a vécu 8 ans à Tel Aviv et il est alors le premier à proposer cette spécialité de la street-food israëlienne à Montmartre. En deux trois coups de pinceaux, le numéro 6 de la rue des Trois-Frères revêt sa plus belle couleur bleue et les photos alléchantes commencent à inonder la page Instagram.

Ce qui marque quand on débarque manger chez Pita, à n’importe quelle heure de la journée, c’est la simplicité du lieu. Des carreaux de métro vert et blanc, des miroirs à l’effet moucheté, un mur végétal et une équipe dynamique, qui vous accueille avec le sourire. Que vous soyez pressé ou que vous ayez le temps de vous installer l’accueil est le même : chaleureux, souriant, charmant. Le tutoiement est de rigueur et les yeux de Greg rieurs. Il n’est pas rare que les clients passent la porte en lançant à la volée : « Bonjour, qu’est-ce que vous proposez exactement ? » ; « Vous me conseillez quoi pour une première fois ? ». Très vite, le spot veggie se fait connaître et les pitas généreusement garnies de légumes, de houmous et de sauce tahini font le bonheur des clients. La folie a depuis envahit le tout Paris, mais l’authenticité du sabich se trouve dans sa version végétarienne et surtout ici, aux Abbesses. On croque dedans à pleines dents, hésitant à chaque fois entre les aubergines cuites au four, les patates douces rôties ou l’avocat et sa fameuse sauce pimentée Harif.

De temps en temps, de nouvelles recettes font leur apparition comme le Smash Falafel qui surfe sur la nouvelle mode du « smash burger » en faisant « snacker » les traditionnelles boulettes. Résultat ? Une galette de pois chiches croustillante sur le dessus et fondante à l’intérieur. Le plus grand plaisir de la maison, c’est de convaincre les carnivores, de ceux qui ne peuvent envisager un déjeuner sans viande et ne jure que par les protéines. Ils reviennent en général assez vite, rassasiés malgré la carte uniquement veggie. Si vous préférez déjeuner assis, privilégiez le sabich par l’assiette. Plus authentique, tout aussi coloré. Attention aux yeux, les couleurs de l’arc-en-ciel débarquent dans vos stories. Et encore plus si vous commandez la chakchouka, parfait mijoté de poivrons rouges et de tomates avec un œuf dessus. Que vous soyez team take away ou sur place le service est ultra-rapide et le sans contact à peine passé que vous êtes déjà servi. Le seul risque ? Craquer en plus pour des mezzés en entrée, qui vous rendront définitivement accroc.

Notre suggestion ? Une collab’ avec Bachir, le glacier voisin, pour revisiter un des desserts faits maison à la carte et nous faire fondre jusqu’au bout.