Du fait de sa proximité avec Pigalle et les salles de concert du boulevard Rochechouart, on aurait pu imaginer toutes sortes de boutiques pour s’installer dans cette partie de la rue des Martyrs, mais pas forcément un commerce de bouche. Pourtant le Zingam est bel et bien une vraie épicerie de quartier, juste en face de Madame Arthur ! Une excellente nouvelle pour bon nombre de voisins qui y font désormais régulièrement leurs courses.
Si l’adresse montmartroise date de 2021, l’histoire du Zingam démarre elle en 2014 rue du Chemin Vert dans le 11e. Bien que le quartier soit très familial, il manquait à l’époque cruellement de commerces alimentaires. Forts d’une expérience de trois ans dans une ferme du Périgord, Lélio et sa bande de copains avaient dans l’idée de proposer une offre à la fois accessible et responsable, avec des produits bio et frais, en provenance directe des producteurs. Et quoi de mieux qu’un local juste en bas de chez eux pour commencer l’aventure ?
S’ils faisaient au début avec les moyens du bord, ils ont su, à force de travail et de persévérance, devenir incontournables dans le paysage des circuits courts alimentaires, à tel point que pour répondre à une demande croissante, ils ont rapidement investi dans un entrepôt pour réceptionner et gérer la marchandise de manière plus professionnelle. C’est ce savoir-faire qui leur a également permis de travailler avec des professionnels, fournissant aujourd’hui près d’une centaine de restaurants dans Paris.
Après l’ouverture d’une deuxième boutique dans le 11e en 2019, ils saisissent l’occasion de reprendre le local de la rue des Martyrs début 2021. Et ce qui ne devait être qu’un projet éphémère s’est finalement prolongé sur le long terme. Car tout comme dans la rue du Chemin Vert, il n’y avait aucun commerce alimentaire dans cette partie de la rue des Martyrs. Et même ceux qui habitent côté 9e et qui sont plutôt gâtés en terme de commerces de bouche sont de plus en plus nombreux à traverser le boulevard de Rochechouart pour faire leurs courses au Zingam, sûrs d’y trouver des produits bio et de qualité à des prix normaux.
Plus qu’une simple épicerie, le lieu s’est imposé comme un véritable pilier du quartier, en offrant des services bien au-delà de l’épicerie traditionnelle. L’équipe n’hésite par exemple jamais à rendre service à ses voisins, qu’il s’agisse de livrer les personnes âgées ou de récupérer des colis. Les gens viennent y faire leurs courses, mais aussi pour partager un moment convivial. Chaque midi, une offre de plats du jour fait le bonheur de toutes celles et ceux qui travaillent alentour, et le soir, une petite sélection de plats traiteur est disponible, idéale pour emporter quand on rentre un peu tard ou qu’on n’a tout simplement pas envie de se mettre en cuisine.
En plus d’une offre complète (viande fermière sous vide, charcuterie à la coupe, fromages, produits laitiers et épicerie) de produits très frais de qualité et de légumes bio, on trouve également du mardi au samedi le pain de la boulangerie La Lune des Moissons et, le samedi matin de 9h30 à 10h30 les poissons et produits de la mer en provenance directe du Luc sur mer. Par ailleurs, il n’est pas rare que certains clients viennent boire un verre avant de filer au concert ou chez Madame Arthur. Dès le mois d’avril et le retour des beaux jours, des petites soirées conviviales sont également organisées, transformant le lieu en vrai bar à vins où l’on se retrouve entre voisins.
Le Zingam prouve une fois de plus à quel point une épicerie de quartier peut avoir une vraie place dans le tissu urbain, en offrant des produits frais, locaux et de qualité tout en créant du lien social ; ou comment repenser l’épicerie comme un lieu de rencontre, de partage et de convivialité. Et si vous en doutez encore, l’équipe vous donne rendez-vous le 8 février prochain pour fêter ses 4 ans en mode « huitres – galettes – saucisses », pour un moment forcément chaleureux et festif. Une chose est sûre, c’est qu’vous n’aurez jamais envie « de briser de vos mains la vitrine du Zingam »* !
*Extrait de la chanson Humanoïde de Nekfeu © Clément Loubens ‘loubensky’, Diabi, Nepal