« Tu connais la Bossue ? Tu es allé chez la Bossue ? ». Depuis presque deux mois, tout le monde ou presque à Montmartre parle d’elle. Mais alors, qui est donc cette fameuse Bossue ? Ce que l’on remarque chez elle, c’est son chignon, et le fait qu’elle passe ses journées derrière ses fourneaux. Mais si vous vous attendez à rencontrer une vieille dame à lunettes et au dos voûté, mais allez avoir une belle surprise ! Car la Bossue, vous l’aurez compris, est un personnage de fiction. Et bien que Caroline, votre hôte, porte bien un chignon, la Bossue pourrait largement être est sa grand-mère !
Caroline avait un rêve de gosse : ouvrir un salon de thé. Après de brillantes études et un début de carrière prometteur dans le secteur de la protection de l’environnement, elle décide finalement de passer un CAP pâtisserie et de se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat. Montmartroise depuis sept ans, elle visite de nombreux lieux un peu partout dans Paris, mais se rend vite à l’évidence : son salon de thé ne pourra pas ouvrir ailleurs que dans ce quartier dont elle est tombée amoureuse. A force de persévérance, elle trouve enfin le lieu idéal, et après quelques mois de travaux, La Bossue voit le jour au 9 rue Joseph de Maistre.
Rien n’est laissé au hasard, car quitte à réaliser un rêve, autant aller jusqu’au bout. Elle imagine donc un lieu qui sente bon la famille et la Madeleine de Proust, où l’on puisse venir trouver du réconfort un peu comme on le faisait enfant lorsque nos mamies nous préparaient de bons gâteaux. Une grande partie de la déco vient de chez ses propres grands-parents, épiciers, et l’on ressent immédiatement en entrant l’authenticité et la générosité du lieu, comme s’il avait une vraie histoire.
Toujours très impliquée dans la cause environnementale, Caroline a aujourd’hui à cœur de proposer une majorité de produits bios mais surtout locaux. « Il vaut mieux consommer des fruits non bios produits par un agriculteur de la région parisienne, que d’autres labellisés bios mais qui auraient parcouru des kilomètres en avion » ; CQFD. Surtout, le plus important reste que tout soit vraiment bon, et elle choisit ses fournisseurs en fonction de critères éthiques mais nécessairement de qualité.
Le petit-déjeuner est servi à partir de 8h30 le matin, et l’on peut y déguster boissons chaudes, jus de fruits frais, et bien évidemment pâtisseries maisons. Car faut-il encore le préciser, tout est fabriqué sur place, et qui plus est devant nous. Caroline y tenait beaucoup, car elle voulait être avec les clients, et surtout que tout le monde puisse vraiment sentir les odeurs de cuisson ; et qu’est-ce que ça sent bon !
Le midi, la formule déjeuner à 9,50 € est composée d’une soupe, d’une part de quiche ou d’une tartine, et de salade (edit mars 2020 : même formule mais à 10,50 euros à emporter ou à 11,50 euros sur place). Et toute la journée, on déguste les pâtisseries, cakes et autres biscuits, qu’on peut également emporter. Le week-end, le brunch est servi sous forme de buffet, et tout est à volonté.
Depuis le mois d’Octobre, de nombreux montmartrois ont pris leurs habitudes chez La Bossue, du « club des copines » alias les mamans de l’école Lepic qui viennent le mercredi matin, à la petite mamie qui prend sa part de cake tous les soirs à 18h30, en passant par les jeunes couples avec enfants le week-end, les étudiants l’après-midi, ou les hommes d’affaires qui viennent y prendre un café entre deux rendez-vous, voire y travailler. Il faut dire qu’on se sent vraiment bien chez La Bossue.
En plus d’avoir réalisé son rêve, Caroline a réussi son pari d’ouvrir un endroit chaleureux où l’on se régale, et pour ça, on lui dit carrément merci !