A l’heure de la photo numérique si facile à faire et à partager, difficile d’imaginer qu’au début de l’invention de la photographie, il y a deux siècles, sept minutes de pose étaient nécessaires pour obtenir un cliché. Les premières photos sont alors des pièces uniques sur support d’étain, de cuivre, de verre ou de fer. C’est le procédé photo chimique du collodion humide inventé en 1851 qui passionne Khriska et Flow et qu’elles partagent dans leur studio de Pigalle, La Cage aux Fauves.
Leurs métiers, elles l’ont d’abord exercé dans le domaine du cinéma, l’une en tant que réalisatrice et l’autre en tant que responsable du service multimédia du groupe Eclair, jusqu’a ce que leur passion commune les rattrape. A la Foire Photo Internationale de Bièvres, elles rencontrent Quinn Jacobson. Ce photographe américain a ramené la technique du collodion humide en France. Tout ce qu’elles aiment est réuni dans cette pratique : les appareils photographiques plus que centenaires qu’elles restaurent pour pouvoir les utiliser, la précision technique et chimique pour la fabrication des produits photo-sensible, sans oublier la magie de l’instant où les sels d’argent se révèlent.
Elles ont appris cette technique particulière en l’expérimentant. Elles ont réglé leur chimie et leur lumière sur des natures mortes avant que leurs amis ne les pressent de réaliser leur portrait. Une première exposition dans un hôtel parisien de la butte et leur studio était lancé. Il faut dire aussi qu’il se trouve dans un lieu inspirant, la Villa de Guelma, à l’endroit même où vécurent George Braque, Gino Sévérini, Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, ou encore Raoul Dufy. La Cage aux Fauves fait ainsi référence à ce dernier et à sa période fauve.
Prendre la pose à La Cage aux Fauves, c’est vivre une expérience qui va bien au delà de la simple photo. D’abord parce qu’il va falloir prendre votre temps, mais aussi parce que la bonne heure et demi que vous y passerez vous permettra de faire un bond dans le temps. Au début de chaque séance, tandis que Flow prépare la chimie et le support de verre ou de fer que vous avez choisi dans son laboratoire, Khriska avant de vous mettre en lumière, vous racontera une brève histoire de la photographie afin de vous situer dans l’expérience que vous allez vivre.
Venir chez un photographe n’a rien d’anodin et bien souvent, malgré l’envie, subsiste toujours un peu d’inquiétude. Il s’agit donc de faire de cette séance à La Cage aux Fauves un moment vraiment privilégié et le fait que se soit « une cage » permet une immersion complète dans cet univers un peu magique et mystérieux. Certes le résultat final est important aussi, comme l’effet unique et original du collodion humide sur votre photo, mais encore une fois, c’est avant tout l’expérience qui rendra ce cliché et ce moment inoubliables, car si La Cage aux Fauves avait existé au 19e siècle, la séance se serait probablement déroulée de la même manière avec le même matériel, mais l’histoire de la photographie en moins.
Nos deux complices ne comptent pas en rester là, puisqu’elles restaurent une chambre photographique pour proposer un très grand format le 30×40, c’est assez énorme comparé au plus petit format du studio le 9×12, mais les 13×18 et 18×24 restent les plus demandés. Au delà des séances privées qu’elles proposent aux particuliers, elles exposent également leur travail personnel. On les a vu à la villa Radet, cité internationale des Arts, à la maison de la photographie, la galerie Poltred à Lyon et à la galerie du 59 Rivoli Paris et tout ça en si peu de temps… on imagine aisément la suite, et franchement, on a hâte !