Le droit de la famille est un droit complexe qui demande à celles et ceux qui l’exercent une très grande capacité d’écoute et beaucoup d’humanité. Quand on connaît Caroline Yadan-Pesah, on comprend tout de suite pourquoi elle a choisi cette branche du droit. Rencontre avec une montmartroise engagée qui nous reçoit dans son cabinet de la rue d’Orsel.
« Ce n’est pas moi qui ai choisi cet endroit, c’est lui qui m’a choisi ». Avocate depuis bientôt 25 ans, Caroline Yadan-Pesah a d’abord exercé à Rueil-Malmaison avant de s’installer professionnellement à Montmartre. Elle vivait déjà dans le quartier, et c’est en répondant à une annonce qu’elle a eu le coup de foudre pour ce cabinet : « j’étais jeune avocate et je prenais un gros risque en quittant le barreau des Hauts-de-Seine, mais cette opportunité m’offrait un confort de vie inespéré, à cinq minutes à pied de chez moi ! »
Trois enfants et un divorce plus tard, elle se lance sur internet, et fait partie des premiers avocats à écrire pour des blogs spécialisés. L’un de ses articles consacré au calcul de la prestation compensatoire comptabilise ainsi près de 600 000 vues, quand en parallèle elle continue d’être très active sur les web et les réseaux sociaux, ainsi que dans les médias.
Car Caroline Yadan-Pesah n’est pas qu’une brillante avocate, elle est aussi et avant tout une femme engagée, militante dans l’âme (elle a reçu la palme de la plus grande militante à l’âge de 17 ans), et qui publie sur de nombreux sujets. Pour Caroline, l’engagement n’est pas un vain mot. Actuellement responsable du pôle antisémitisme du Cercle de la LICRA, elle fait également partie du réseau de professionnels HUMANETHIC, ainsi que du groupe BNI Notre Butte qui réunit une trentaine d’entrepreneurs montmartrois.
Très impliquée dans le quartier, elle s’est beaucoup investie en tant que parent d’élèves durant la scolarité de ses enfants, a fait partie d’un collectif dans son immeuble pour défendre plusieurs locataires menacés d’expulsion, et est députée de la République de Montmartre. Enfin, elle qui n’avait jamais pensé s’engager en politique a franchi le pas il y a deux ans, et figurera en bonne place sur l’une des listes candidates aux prochaines élections municipales.
Ce qui la porte dans son engagement, c’est la dimension humaine et citoyenne qu’elle donne à ses projets. C’est ainsi qu’il y a un an, elle a eu l’idée de fonder le forum Un Stage pour Tous, aujourd’hui association Stage et Avenir, pour permettre aux jeunes collégiens et lycéens de rentrer en relation avec des entreprises auxquelles elles n’auraient pas eu accès en temps normal. Plus de 500 stages ont été attribués lors de la première édition, et plus de 2000 seront proposés lors de la seconde qui aura lieu le samedi 16 novembre de 10h30 à 17h au CIDJ, 101 Quai Branly, Paris 15e). Infos sur la page Facebook Stage et Avenir.
On peut se demander ce qui peut bien faire courir Caroline à ce point ! Peut-être les bonbons que l’on trouve toujours à disposition sur son bureau, et qui réconfortent celles et ceux qui viennent lui confier leurs problèmes familiaux ? « Non, la seule chose qui me motive dans ce que j’entreprends, c’est d’être utile aux autres. Je le vis au quotidien dans mon métier, mais également dans ma vie de femme et de militante. » Elle a d’ailleurs beaucoup hésité au moment de choisir son orientation professionnelle entre le droit et la philosophie, mais c’est naturellement le droit qui l’a emporté, un peu pour faire plaisir à ses parents, un peu pour faire comme ses copines de l’époque, mais surtout parce que c’était un métier qui lui permettrait vraiment d’aider les gens.
Aujourd’hui, ses enfants sont grands, et elle peut d’autant plus se consacrer à ses activités militantes et à son quartier. « Il y a quelques mois, j’ai du déménager, mais jamais je n’aurais pu quitter la Butte ! Je me sens tellement chez moi ici, sans trop savoir expliquer pourquoi. Montmartre a quelque chose de particulier, une âme véritable qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. J’aime fouler ses pavés chargés d’Histoire, et je me sens terriblement fière d’habiter le quartier » ; Montmartre peut également être fier de compter Caroline parmi ses habitants !