A force d’être rivés toute la journée sur nos smartphones ou nos ordinateurs, on en arrive parfois à oublier comment écrire avec un stylo. Pourtant, si comme nous vous pensez que rien ne remplacera jamais le plaisir d’écrire sur du papier, alors vous comprendrez pourquoi on a eu envie de vous parler de La Fille Des Carnets.
Du plus loin qu’elle s’en souvienne, Isabelle a toujours écrit dans des carnets, qu’elle a gardés depuis le tout premier, à tel point qu’elle ne sait pas combien elle en a exactement. Ce que ses copines avec qui elle prend régulièrement son café du matin près de la Place de Clichy savent en revanche, c’est qu’elle en remplit vraiment beaucoup ; à tel point que le jour où elle leur confie vouloir quitter son boulot, ce sont elles qui, curieuses de savoir ce qu’elle pouvait bien écrire, vont inconsciemment lui souffler une idée…
Parce que pour Isabelle, écrire au quotidien était quelque chose d’assez banal, elle propose de leur envoyer un mail pendant 21 jours avec des inspirations d’écriture. Et parce que dans les cafés, il y a toujours quelques oreilles qui trainent, les voisins entendent ce qu’elles disent et souhaitent eux aussi participer. Isabelle leur envoie alors ces fameux mails qu’elle signe… la fille des carnets ! Tout ce joli monde commence alors à échanger par messageries interposées, jusqu’à ce qu’ils en aient assez du virtuel et aient eux aussi envie écrire sur du papier.
Isabelle se dit alors qu’il y a peut-être matière à faire quelque chose de son idée, et en parle à l’un de ses voisins, journaliste à France Inter. Séduit par le projet, celui-ci l’interviewe et diffuse le sujet le 1er janvier 2019 à 6h du matin. Moins d’une heure plus tard, elle reçoit une première demande, puis plusieurs dizaines d’autres tout au long de la journée. Sauf qu’elle n’a ni imprimeur, ni façonnier ! Qu’à cela ne tienne, sa voisine lui présente sa meilleure amie, imprimeur rue Eugène Carrière. Cette fois, on y était, La Fille des Carnets était vraiment lancée.
Cette histoire, Isabelle aurait pu l’imaginer avant de la coucher sur papier. Sauf que ce qu’elle a toujours écrit, c’est le présent. Et c’est tout le sens de sa démarche : « Quand on écrit le présent, on l’oublie. Et le relire, c’est un sacré truc ! Aujourd’hui, j’ai compris la puissance et l’intérêt d’écrire des banalités parce que ça a une valeur. Ecrire ne nécessite aucune compétence, il faut juste avoir envie, mais tout le monde en est capable. C’est dans cette aventure que j’avais envie d’embarquer les gens. »
Le premier carnet, « 5 minutes, pas plus », offrait l’expérience d’une écriture guidée en proposant des sources d’inspirations simples. Trois autres carnets ont depuis vu le jour, toujours sur le même principe : offrir quelques mots ou quelques phrases pour déclencher l’écriture. Des carnets à offrir ou à s’offrir comme de petits bijoux, et à garder précieusement tant parce qu’ils sont magnifiques que parce que vous prendrez plaisir à les remplir puis à les relire.
En octobre dernier, La Fille Des Carnets a sorti un nouveau format, mais dont le concept d’écriture guidée reste le même. Plus petit que les précédents, 7 jours à Paris se veut plus pratique et peut-être plus ludique, mais toujours aussi poétique. On sait déjà que le Perche et la Bretagne rejoindront bientôt la collection, là où Isabelle a ses racines. Et qui sait peut-être qu’un jour, Isabelle dédiera l’un de ses carnets à Montmartre, le quartier où elle vit depuis de nombreuses années et où finalement tout a commencé.
Retrouvez tous les carnets sur le site www.lafilledescarnets.com