Steinlen fait partie de ces peintres montmartrois dont tout le monde a au moins vu une fois l’une des œuvres, en l’occurrence l’affiche du Chat Noir, sans pour autant savoir qui en était l’auteur. Celui que l’on a surnommé « le peintre des chats » a cependant beaucoup peint et dessiné le peuple de la rue et les petites gens de la Butte, son œuvre constituant un extraordinaire témoignage de ce que fut Montmartre autrefois.
C’est dans ce Montmartre peint par Steinlen que nous entraine Julien Delmaire avec Minuit, Montmartre.
1909. Masseïda, une jeune femme noire au passé douloureux, vagabonde dans des ruelles mal famées. Un jour, elle frappe à la porte de l’atelier du peintre Théophile-Alexandre Steinlen qui l’accueille. Elle devient sa confidente, son modèle, son dernier amour et entre dans un monde peuplé d’artistes.
Inspiré de l’histoire vraie et méconnue de cette jeune africaine qui partagea la fin de la vie du peintre, Minuit, Montmartre est un roman plein de poésie qui décrit avec beaucoup de réalisme le Montmartre du début du XXe siècle. On y croise de nombreuses figures célèbres (La Goulue, Vallotton, Depaquit, Utrillo, le Père Frédé) au détour de rues que l’on emprunte pour la plupart encore aujourd’hui.
Pourtant, ce qui frappe dans la narration, c’est la nostalgie d’un Montmartre encore plus ancien, celui d’avant la construction du Sacré Cœur et du percement de l’Avenue Junot. « Le Maquis ouvrait grand ses bras de ronces et de fougères. Il essaya de compter les maisons et les chalets qui avaient résisté aux pelleteuses mécaniques. Une quinzaine de bicoques, guère plus. Quelques jardinets où poussaient des légumes de saison, rappelant qu’autrefois, Montmartre avait nourri tant de bouches ».
On comprend à quel point, comme le dit la chanson, les escaliers de la Butte étaient rudes aux miséreux, et pas simplement en raison du nombre de marches à gravir ! « Ça fait un bail, tu sais, que l’bon Dieu a tourné le dos à la Butte, et c’est pas près de changer ». La misère et l’absinthe font ainsi également partie des « personnages » principaux du roman, au même titre que les figures bien réelles croisées au fil des pages, parmi lesquelles l’envoutante Masseïda ou son amant Pampelune, témoignant également de la condition du peuple noir au début du siècle.
L’auteur a écrit son livre comme un peintre son tableau, distillant par touches de la poésie à la place des couleurs « Une pellicule givrée sur les épaules de la Butte, comme une mantille. Montmartre ne respirait que par intermittence ». Avec Minuit, Montmartre, Julien Delmaire signe une jolie ode à la Butte et rend hommage à un peintre qui au travers de son œuvre fut l’un des plus grands témoins de la bohème montmartroise.
En partenariat avec les Editions Grasset, nous vous offrons deux exemplaires de Minuit, Montmartre. Pour tenter votre chance, merci de remplir le formulaire avant mardi 19 septembre à minuit. Les gagnants seront désignés par tirage au sort*. Bonne chance !
Le concours est désormais terminé.
*Règlement sur simple demande
Couverture : L’Apothéose des Chats à Montmartre – Théophile Alexandre Steinlen