C’est certain, vous êtes forcément passé devant ou tout près un jour ou l’autre sans savoir ce dont il s’agissait, ou sans même en soupçonner l’existence ! Les mystères de Montmartre sont nombreux, et les montmartrois savent garder les secrets… Mais on n’a pas pu résister à l’envie de vous en livrer quelques uns ; on compte sur votre discrétion 🤫
La rue André del Sarte est l’une des plus anciennes du quartier, coincée entre les galeries Dufayel et les anciennes carrières du pied de la Butte. Au 17bis, vous êtes sûrement déjà passé à plusieurs reprises devant une porte en bois cadenassée, recouverte de graffitis. Sans même le savoir, ce numéro est chargé d’Histoire ! Il dissimule en effet l’un des plus anciens puits du quartier, ayant servi aux Insurgés montmartrois lors de la Commune. Les révolutionnaires de l’époque, réfugiés dans les carrières, y puisaient l’eau pour se désaltérer.
Elle est vraiment intrigante cette tourelle à l’angle des rue Marcadet et du Mont-Cenis, et son histoire est pour le moins intéressante. Il s’agit en effet de l’un des derniers vestiges de la Manufacture de porcelaine de Clignancourt datant du XVIIIe siècle. Inscrite aux Monuments Historiques en 1965, elle a été peinte à de nombreuses reprises par Maurice Utrillo, et fut un temps un hôtel-restaurant. Mais saviez-vous qu’aujourd’hui elle abritait un club libertin ? Oui vous avez bien lu, le Château des Lys accueille désormais les couples les plus sulfureux de Paris ; autant dire qu’il y a intérêt à montrer patte blanche pour rentrer !
Saviez-vous que Montmartre avait son Manneken-Pis ? Vous le trouverez en bas du Square Louise Michel, lorsque vous entrez (ou sortez) par la grille la plus proche du funiculaire. Un joyeux bambin nu comme un vers, lové dans les bras de sa mère, se soulage ainsi tranquillement dans la vasque de la Fontaine des Innocents. Cette fontaine, réalisée en 1906, est l’œuvre du sculpteur Emile Derré. On peut y lire gravée dans la pierre une phrase de Rabelais : « Mieux est de ris que de larmes escrire ». Les curieux iront découvrir plus haut dans la Grotte d’Amour une autre sculpture de Derré représentant un couple enlacé.
C’est sans doute le monument le plus planqué de la Butte puisqu’à moins de connaître un des résidents du 1 rue Girardon (ou 1 avenue Junot), on ne peut pas voir la fameuse Mire du Nord depuis la rue. Le monument, édifié en 1736 par Jacques Cassini en remplacement d’un simple poteau, indiquait la position de la méridienne tracée depuis l’Observatoire de Paris au Sud : « « L’an MDCCXXXVI cet obélisque a été élevé par ordre du Roy pour servir d’alignement à la méridienne de Paris du côté nord. Son axe est à 2 931 toises 2 pieds de la face méridionale de l’Observatoire. » La mire du Nord est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1934.
Situé dans le passage du même nom, entre le 23 avenue Junot et le 65 rue Lepic, on se demande ce que vient faire cet énorme rocher, autour duquel ont couru les plus folles légendes. Ce dont on est à peu près sûr, c’est qu’il s’agirait d’une ancienne fontaine désaffectée (on l’appelait la sourcière), et non pas d’une météorite comme certains ont pu le prétendre. Quant à connaître l’identité de la fameuse sorcière, on raconte qu’une vieille femme habitant tout près effrayait tant les enfants qu’ils l’avaient rebaptisée ainsi, faisait du passage et de son rocher un lieu encore plus mystérieux, qui finira par prendre son nom. L’astuce pour voir le rocher est d’aller prendre un verre à l’Hôtel Particulier en accédant par l’avenue Junot.