2 août : Ciné-club poissons : Piranhas (1978) – Les Dents de la mer (1975)

Publié par Le Festin Nu le 1 août 2015

– 19h : Piranhas (Joe Dante – 1978 – 94 minutes)

avec Bradford Dillman, Heather Menzies, Kevin McCarthy, Keenan Wynn, Barbara Steele, Dick Miller, Belinda Balaski

Deux jeunes campeurs disparaissent après avoir plongé dans le bassin d’un site militaire désaffecté. Une détective privée est chargée de les retrouver.

Piranhas est le premier film que Joe Dante réalise seul (après deux co-réalisations) et déjà un film de monstres (avant Hurlements et les Gremlins). Produit par Roger Corman, le pape de la série B (réalisateur d’une cinquantaine de films et producteur de plus de quatre cent films !), il parodie les films d’horreur aquatiques qui pullulent depuis le raz de marée des Dents de la mer. Aussi ironique que sanglant, il comporte aussi une couche politique, en critiquant la société américaine superficielle et mercantile, ainsi que les expérimentations et l’irresponsabilité de l’armée, quelques années après la guerre du Vietnam. Malgré les limites du budget, les effets spéciaux du jeune prodige Rob Bottin (Hurlements, The Thing, Robocop, Total Recall) s’avèrent tout à fait efficaces, et Spielberg lui-même reconnaîtra le pastiche et le talent de Joe Dante en produisant les Gremlins (et en dissuadant Universal d’attaquer le film pour plagiat). L’immense succès de Piranhas (16 millions de recettes pour un budget de 770.000 dollars) donnera lieu à plusieurs suites : Piranha 2 (premier film de James Cameron !), Piranha (remake produit par Corman), Piranha 3D (par le français Alexandre Aja) et Piranha 3DD.

– 21h : Les Dents de la mer (Steven Spielberg – 1975 – 124 minutes)

avec Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss, Lorraine Gary, Murray Hamilton

Une petite ville côtière est victime des attaques d’un requin blanc.

Adapté d’un best-seller de Peter Benchley (Les Grands Fonds), Les Dents de la mer n’est que le deuxième long-métrage du jeune Steven Spielberg (après trois téléfilms). Mais à seulement vingt-huit ans il va révolutionner l’industrie hollywoodienne avec l’un des plus gros succès du box-office, ses 470 millions de dollars de recettes détrônant Le Parrain (il sera dépassé par Star Wars en 1977). Même s’il y eut des précédents (L’Aventure du Poseidon, La Tour Infernale), il instaure un nouveau type de blockbuster, des films d’action spectaculaires à gros budget qui sortent pour l’été afin d’attirer massivement le grand public. Monstrueusement efficace, Spielberg dose subtilement la tension en montrant le moins possible le requin, utilisant soit sa vue subjective, soit le légendaire thème musical de John Williams (futur compositeur de Star Wars) à sa place. Lauréat de trois Oscars (meilleurs montage, musique et son) et nommé à celui du meilleur film (éclipsé par Vol au-dessus d’un nid de coucou et ses cinq Oscars), Les Dents de la mer devint la pierre angulaire du film à suspense moderne ainsi que du film de monstre aquatique, connut trois suites et installa pour longtemps Steven Spielberg dans l’industrie cinématographique.


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