Ciné-club Gregory Peck / J. Lee Thompson : Les Nerfs à vif (1962) – Les Canons de Navarone (1961)

Publié par Le Festin Nu le 7 mars 2015

Dimanche 8 mars :

– 19h : Les Nerfs à vif (J. Lee Thompson – 1962 – 106 minutes)

avec Gregory Peck, Robert Mitchum, Polly Bergen, Lori Martin, Martin Balsam, Jack Kruschen, Telly Savalas, Barrie Chase

Un ancien condamné pour viol revient harceler la famille de l’avocat qui l’a envoyé en prison pendant huit ans.

Adapté d’un roman de John MacDonald (sur une idée de Gregory Peck), Les Nerfs à vif est un palpitant film de vengeance, mais tout ce qu’il y a de plus subtile : l’ancien détenu Max Cady ne franchit pas la limite de la loi pour harceler et torturer mentalement la famille de l’avocat Sam Bowden dont il veut se venger. Le voici donc protégé par la justice, tandis que Bowden, dont la famille frôle la crise de nerf, se voit tenté de transgresser la loi pour mettre fin au harcèlement. Les rôles s’inversent donc habilement dans ce thriller psychologique tendu, sombre et machiavélique. La tension repose sur les épaules de Robert Mitchum, avec son panama vissé sur sa tête, sa démarche nonchalante et son regard inquiétant et diabolique, qui joue ici un des rôles les plus malsains et marquants de sa carrière, à côté du pasteur de La Nuit du chasseur (1955). Le climat oppressant n’est pas sans rappeler Hitchcock, qui vient de sortir Psychose (1960), et dont le compositeur fétiche Bernard Hermann a écrit la bande-son. Martin Scorsese en tirera un remake (inférieur) avec Robert De Niro et Nick Nolte en 1991, et reprenant Mitchum, Peck et Balsam (qui jouait l’inspecteur) dans des rôles astucieusement inversé par rapport à l’original, respectivement en lieutenant de police, avocat de Cady et juge.

– 21h : Les Canons de Navarone (J. Lee Thompson – 1961 – 156 minutes)

avec Gregory Peck, David Niven, Anthony Quinn, Stanley Baker, Anthony Quayle, Irene Papas, Gia Scala, James Darren

Durant la Seconde Guerre mondiale, un commando allié doit s’infiltrer dans une forteresse nazie sur l’île grecque de Navarone, pour détruire deux gigantesques canons qui coulent les bateaux de la mer Egée.

Le Pont de la rivière Kwaï (1957) a lancé la mode des superproductions militaires spectaculaires avec un casting de stars dans de superbes décors naturels, qui se poursuivra avec Le Jour le plus long (1962) ou La Grande évasion (1963). Il faut se rappeler que la concurrence de la télévision fut rude pour les studios de cinéma, il leur fallait donc mettre la barre haute pour ramener les spectateurs en salle. Les Canons de Navarone est de ceux-là. Adapté d’un roman de l’écossais Alistair MacLean, il est l’un des premiers films de commando d’élites, où un groupe de spécialistes aux personnalités si différentes seront malgré tout soudés dans un but commun, et qui inspirera de nombreux films, des Douze salopards (1967) à Inglourious Basterds (2009), en passant par la série Mission Impossible (1966-1973). En tant que co-production anglo-américaine, le casting est lui aussi international : Gregory Peck, Anthony Quinn et James Darren sont américains, David Niven, Anthony Quayle, Stanley Baker et Gia Scala sont anglais, tandis qu’Irene Papas (Zorba le Grec, Z) est un des plus grands actrices grecques. Le cadre idyllique est celui de l’île grecque de Rhodes (l’île de Navarone étant fictive), avec un soin particulier porté à montrer la douceur de vivre des grecs ou la résistance à l’envahisseur, et dont le gouvernement et l’armée collaborèrent activement au tournage pour prêter des militaires et véhicules. Nommé à sept Oscars (dont meilleurs film, réalisateur, scénario et musique), le film remporta celui des meilleurs effets spéciaux, et fut le plus gros succès commercial de 1961. Il connaîtra d’ailleurs une suite en 1978, L’Ouragan vient de Navarone, par Guy Hamilton (réalisateur de plusieurs James Bond) avec Harrison Ford et Robert Shaw.


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