M° Pigalle ou Abbesses

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Cabaret Michou
80 rue des Martyrs 75018, Paris
M° Pigalle ou Abbesses

le lieu

Fermeture définitive le 30 juin 2024.

Le plus célèbre cabaret parisien, maître incontesté dans l’art du transformisme.

 

– LE POINT DE VUE DE LA RÉDAC’ –

C’est sous un ciel bleu Michou qu’a été inhumé le 31 janvier 2020 le prince de Montmartre et des nuits parisiennes. Bien qu’il ait initialement souhaité que le cabaret du 80 rue des Martyrs ferme ses portes le jour de sa disparition, une lettre adressée à sa nièce Catherine l’autorisait finalement à poursuivre l’aventure. Son oncle l’avait prévenue, et il lui aura en effet fallu beaucoup de courage et de volonté pour assumer l’héritage. Mais aujourd’hui, Catherine et les Michettes peuvent être fières de ce qu’elles ont accompli et trois ans après, le cabaret n’a jamais été aussi dynamique et tourné vers l’avenir.

 

 

Car le défi était de taille. Ouvert en 1956, Chez Michou est une véritable institution : « On peut même dire que c’est un musée ! Mon oncle ne voulait pas que ça change, mais j’ai très vite compris qu’il allait falloir se moderniser pour survivre ». Après les obsèques, elle réunit l’équipe et leur pose alors une simple question : « Si on peut continuer, est-ce que vous me suivez ? ». La réponse fut unanime, la légitimité de Catherine, qui travaillait depuis plus de 20 ans aux côtés de son oncle, ne faisant pas l’ombre d’un doute. Mais c’était sans compter sur le COVID et la fermeture du lieu deux mois plus tard.

Ç’aurait cependant été mal la connaître que de penser qu’elle baisserait les bras : « Je devais absolument protéger le cabaret. Michou nous a tout appris, il était d’une exigence implacable, et jamais je n’aurais pu le trahir ». Elle commence par vendre l’appartement et les biens de son oncle pour sauver le 80 rue des Martyrs, entreprend quelques travaux de rafraichissement et confie à l’une des Michettes, Christian Cousseau, le soin de monter une nouvelle revue, plus moderne et internationale, dans le but d’attirer une nouvelle clientèle ; une initiative très bien accueillie par les artistes qui, pour les plus jeunes, ont désormais la possibilité de faire des choses qui leur plaisent plus.

Car être Michette, c’est plus qu’un travail, c’est une véritable culture, une façon d’être. « Ici, c’est leur maison, ils font attention à tout, et il faut y croire, mais c’est vraiment comme une famille ». Chouchou, la plus jeune recrue, vient de fêter ses 19 ans, quand le plus âgé comptera bientôt 80 printemps ! Mais si le spectacle a rajeuni, l’âme du cabaret reste la même : « On travaille toujours comme il nous a appris ». Parce qu’il avait beau être gentil, Michou ne laissait rien passer, allant jusqu’à vérifier les traces sur les miroirs ou les plis des nappes ! « Mais c’était quelqu’un d’exceptionnel, et travailler à ses côtés fut une école et un privilège ».

On le sait, Michou aura été présent jusqu’au bout pour accueillir les clients, mais ce qu’on sait moins, c’est qu’il allait jusqu’à rappeler les gens le lendemain pour savoir s’ils avaient passé une bonne soirée. Autant dire que Catherine, qui s’occupait alors du service commercial, avait la pression ! « Il me répétait toujours : dis bien aux gens que je les aime » ; impossible dès lors d’envisager qu’ils puissent être déçus. Et ça non plus, il ne fallait pas que ça change. Si la clientèle est aujourd’hui plus jeune et internationale, elle est toujours traitée avec le plus grand respect. L’accueil se doit d’être exceptionnel (les Michettes qui servent toujours à table y sont pour beaucoup), les repas excellents et le spectacle remarquable.

« On voit les gens heureux, alors je me dis que ça valait le coup de se battre ». C’est certain, d’autant qu’on peut désormais déjeuner au cabaret ou simplement assister au spectacle depuis le bar en sirotant une coupe de champagne, forcément ! Et s’il y a une chose dont Michou peut être certain, c’est que son cabaret est bien entre de bonnes mains.