Jordane Somville Studio

31 rue Condorcet

75018 Paris

Anvers

06 30 71 16 87

Ouvert aujourd'hui : 11:00 - 19:00
  • Lundi Fermé
  • Mardi 11:00 - 19:00
  • Mercredi 11:00 - 19:00
  • Jeudi 11:00 - 19:00
  • Vendredi 11:00 - 19:00
  • Samedi 11:00 - 19:00
  • Dimanche Fermé

Jordane Somville Studio
31 rue Condorcet 75018, Paris
Anvers

le lieu

Boutique-atelier de bijoux en céramique et en métal fabriqués de manière artisanale à la frontière du 18e ✨

 

– LE POINT DE VUE DE LA RÉDAC’ –

 

On a beau habiter Montmartre depuis des années, il y a des boutiques devant lesquelles on passe et on repasse, qui nous font de l’œil, du charme même… Mais dont on n’avait encore jamais franchi la porte. C’est le cas de la boutique de bijoux de Jordane Somville, rue Ramey. Jordane fait office de figure dans le quartier depuis maintenant 6 ans et est particulièrement attachée à l’authenticité des commerces voisins, qui dynamisent chaque jour un peu plus le versant Est de la Butte. Sa boutique n’en est pas vraiment une d’ailleurs, c’est plutôt un atelier, ou un studio. Un studio de création qui façonne des merveilles à partir de céramiques émaillées, de matières recyclées, de métaux dorés. Des bijoux d’art brut, parfois un peu surréalistes, qui se matérialisent pour redonner du sens à ce qu’on porte, à ce qu’on touche, à ce qui nous entoure.

Une fois passée la porte, toujours ouverte, l’écrin se veut feutré. Un lieu à l’image de la créatrice, à l’ambiance de cabinet de curiosités, comme suspendu dans le temps. La teinte sombre des murs fait écho à l’une des premières collections révélée en 2017, sorte de mise en abîme des matières travaillées. Un vrai boudoir à l’anglaise, avec des lampes en verre sablé, des meubles chinés sur Selency et des présentoirs singuliers comme du bois flottant, des coraux ou des pierres polies. Chaque bague, collier, boucle d’oreilles, bracelet et broche est exposé avec raffinement, aux allures de talismans à porter à même la peau.

« Le design s’invente selon les échanges : on contourne les limites pour mieux se réapproprier les envies ». C’est le discours que nous tient Jordane. Et on la croit. Du moins on l’écoute, parce que ses propos nous inspirent. Et qu’on se dit aussi que cette femme colle pas mal avec le quartier : elle déborde de créativité. Diplômée de l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré, elle a d’abord évolué pendant près de 10 ans dans l’univers du bijou fantaisie, avant de faire face à l’évidence : pour se donner un second souffle, il faut qu’elle se réinvente et lance sa marque. Fonctionnant toujours à l’instinct, sa (bonne) intuition se porte sur la jolie boutique du 11 rue Ramey. L’idée ? En faire un véritable laboratoire d’expérimentation, avec pignon sur rue.

On y vient par hasard ou avec une idée derrière la tête. Et celles-ci sont souvent les meilleures : c’est le moment où on passe côté coulisses, pour voir l’envers du décor. Dans son minuscule atelier, un café noisette dans une tasse en céramique, Jordane fourmille déjà d’inspiration pour créer le bijou, la sculpture ou l’objet de vos fantasmes. Son approche est esthétique, mais avant tout conceptuelle, artistique, voire parfois animale. Elle déstructure la matière, les textures, expérimente le champ des possibles. Et on ressort avec quelque chose de différent. Enfin. Parce qu’aujourd’hui, tout est pareil. Mais que Jordane, elle, n’a pas son pareil pour révéler la beauté des choses. Et imaginer des pièces qu’on ne retrouvera nulle part ailleurs.

Sa madeleine de Proust, ou devrait-on dire son obsession ? La porcelaine. Elle est travaillée dans la masse pour lui apporter le plus de résistance possible, puis teintée de manière monochrome ou émaillée selon l’effet voulu. Subversive, son approche très féminine est notamment inspirée de Schiaparelli ou de Dali. Ses fusions avec le métal, l’or, le platine ou même des fleurs éternelles dévoilent des collections audacieuses, qui se distinguent par leur irrésistible délicatesse. Parmi les prochaines collaborations, on attend avec impatience le lancement de son nouveau projet à quatre mains avec l’artiste Mathieu Farhi, qui revisite l’icône de la paille. Un étonnant voyage du bijou vers la sculpture, qui revient peu à peu au corps. Et dont le lancement aura lieu le 17 novembre, au studio.

L’atelier propose aussi des cours sur-mesure pour s’imprégner donner vie à des projets plus personnels : on y apprend à modeler la terre, travailler le métal par la soudure ou s’initier au ciselage. Des parenthèses particulières auxquelles il est possible de s’inscrire en ligne. Pour avoir pris le temps d’échanger avec Jordane, on vous recommande de faire la même chose, en poussant votre curiosité jusqu’à la rue Ramey pour juger par vous-même !