– LE POINT DE VUE DE LA RÉDAC’ –
Peut-être est-ce parce que cette partie de la rue Lepic commence à grimper sévère, ou à l’inverse à descendre vraiment, toujours est-il qu’il vous est sûrement arrivé de passer devant le numéro 45 sans y prêter attention. Jusqu’au jour où votre œil aura été attiré par une photo en vitrine. Si c’est le cas, on parie que depuis, vous faites systématiquement une pause à la Little Big Galerie ; parce qu’aussi petite soit-elle par la taille, cette galerie photo a tout d’une grande.
Ouverte en 2008, la Little Big Galerie se consacre en effet exclusivement à la photographie contemporaine. A l’époque, il n’y en avait que très peu dans Paris. Constance, passionnée de photo depuis toujours, a d’abord craqué pour le lieu : « c’était un atelier occupé par un prof de peinture. Il donnait ses cours en bas et dormait sur la mezzanine. C’était plein de charme, je me suis dit que je pourrais en faire quelque chose ». C’était quand même un sacré pari dans un lieu aussi atypique, mais relevé haut la main car depuis, la galerie accueille la crème de la photo contemporaine.
Constance confesse choisir les photographes à l’instinct. Mais on peut dire qu’elle a l’œil, puisqu’elle a exposé nombre de jeunes talents aujourd’hui confirmés, parmi lesquels Vincent Fillon, Isabelle Levistre, Estelle Lagarde ou encore Floriane de Lassée. Si elle est d’abord attirée par l’univers propre à chaque photographe et sa poésie, elle trouve aussi un grand intérêt à la photo documentaire, comme en témoigne l’exposition Isle of Eigg de Charles Delcourt organisée en 2021 : « Il faut que la photo raconte une histoire mais qu’on ait aussi envie de l’accrocher chez soi ».
Et des photos qu’on a envie d’accrocher chez soi, il y en a plein ! Parce qu’en plus des expositions temporaires organisées au rythme des saisons, on trouve aussi à la Little Big Galerie plein de petits formats à des prix ultra accessibles excédant rarement la centaine d’euros. C’est aussi cette particularité qui a permis à Constance d’avoir une clientèle fidèle, chacun étant à peu près certain de trouver le cliché qui corresponde à ses envies et à son budget. Les plus curieux apprécieront aussi une jolie sélection d’orotones et d’héliogravures, ainsi que quelques tirages argentiques anciens.
Quatre mois par an, la Little Big Galerie prend ses quartiers d’été à Arles où Constance a installé une seconde galerie en 2018, tout en restant ouverte à Montmartre : « c’est drôle parce qu’il y a pas mal de parisiens qui passent par Arles durant l’été et qui reviennent me voir à Montmartre durant l’année ».
Pour nous, pas besoin d’aller à Arles (même si c’est aussi très sympa !) pour découvrir les pépites présentées à la Little Big Galerie. Soyez curieux, poussez la porte et vous le constaterez : le lieu est insolite, un peu de bric et de broc, mais mérite vraiment le détour. Un lieu définitivement très montmartrois en sorte.