Il y a tout juste 20 ans, Métal d’Alcôve ouvrait ses portes rue Lamarck. Eric Katz, son fondateur, aurait adoré pouvoir s’installer avenue Montaigne ou Faubourg Saint-Honoré, mais le passé artistique de Montmartre correspondait finalement bien à son projet : à mi-chemin entre l’art et l’artisanat, Eric crée des luminaires, pièces uniques à base de matériaux récupérés constituant de véritables sculptures lumineuses. Retour sur un parcours étonnant, détonnant et surtout passionnant.
Eric Katz est avant tout un artiste. Elevé par une maman douée pour le dessin et la couture et un papa musicien, il aurait pu choisir l’une ou l’autre de ces voies, mais c’est finalement son grand-père antiquaire qui l’aura le plus influencé. Vouant un véritable culte aux objets, Eric a toujours su qu’il devait faire quelque chose de ses mains. Il choisit pourtant de suivre une formation en économie-gestion avant de s’orienter vers la publicité. Il exercera ainsi durant de nombreuses années le métier de concepteur-rédacteur et de directeur artistique en free-lance, aimant à se définir comme un homme de l’ombre des grandes agences de publicité.
Pour autant, Eric n’a jamais abandonné son désir, exercer une activité cérébrale et manuelle en parallèle étant pour lui un besoin vital. C’est ainsi qu’il devient styliste, puis commence à créer des bijoux. Mais c’est sans compter sur les hasards de la vie qui vont lui ouvrir SA voie. Un jour, il brise un vase auquel il tenait beaucoup, et trouve aux Puces de Montreuil de quoi le reproduire quasi à l’identique. Il réalise qu’il peut créer en redonnant vie à quelque chose d’existant, repoussant ainsi la mort annoncée des choses et des objets.
On pourrait dire qu’Eric a été précurseur en matière de recyclage, mais notre homme insiste : si l’on peut bien entendu voir dans sa démarche un refus de la société de consommation, il ne s’agit en aucun cas pour lui de recyclage mais bien de détournement. En créant des pièces uniques, il donne avant tout une fonction différente aux objets. Mais pourquoi des luminaires ? Là encore, il n’y a pas de hasard. Eric est un homme à part, qui aime briser les règles en mélangeant les genres, les objets, les époques et les matières. Ce qu’il aime par dessus tout, c’est faire cohabiter la froideur du métal ou du chrome avec la chaleur du verre, une matière qui absorbe la lumière quand l’autre la réfléchit.
Mais il n’y a pas que ça, car dans la lumière, Eric voit aussi le symbole de l’éclairage au sens de guide. L’ouverture au monde et la transmission sont pour lui fondamentaux ; ce n’est ainsi pas pour rien que depuis plus de 20 ans, il enseigne également la communication par le verbe et l’image dans de grandes écoles. Et c’est aussi parce qu’il sait que la création déclenche des endorphines de bien-être qu’il propose chez Métal d’Alcôve des ateliers de décorathérapie, permettant de mettre en lumière sa richesse intérieure. Les participants sont invités à fouiller dans le stock d’objets mis à leur disposition, et à imaginer la lampe qu’ils pourront faire réaliser ou réaliser eux-mêmes.
Pour Eric Katz, les seules limites sont celles de l’imaginaire, et partant du principe que l’imaginaire n’a pas de frontière, tout est alors possible. On vous met ainsi au défi de reconnaître les objets qui ont permis de créer ses lampes, depuis les montures de lunettes jusqu’aux couvercles de casseroles en passant par les disques durs d’ordinateurs, les vases ou la robinetterie… Et parce qu’il aime par dessus tout sortir de sa zone de confort et a des envies de grandeur, Eric nourrit toujours de nouvelles ambitions et aimerait aujourd’hui pouvoir créer du mobilier. Après avoir écrit plusieurs livres, il a également un projet de pièce de théâtre…
Vous l’aurez compris, Eric Katz est un homme qui n’arrête jamais ! Pour s’en rendre compte, il vous donne rendez-vous tous les samedis et la semaine sur rendez-vous chez Métal d’Alcôve, son atelier de haute couture à lui. Et pour fêter ses 20 ans de créations, il a décidé d’organiser un événement par mois, rue Lamarck mais également hors les murs. Après avoir donné une conférence et monté une lampe au Mercure Roissy en janvier, participé aux ventes privées de Formamod en février, exposé avec une artiste peintre à Neuilly en mars, les sculptures lumineuses d’Eric sont actuellement visibles jusqu’au 30 avril à l’Hôtel Sofitel Paris Le Faubourg dans le 8e arrondissement. A noter que Métal d’Alcôve sera également ouvert samedi 6 et dimanche 7 avril à l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art pour des visites d’atelier.
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