Comme dirait Philippe Delerm : « vraiment, ce n’était pas prévu ». Vivre à Montmartre, c’est comme tomber amoureux. C’est imprévisible. On parcourt la Butte comme on savourerait un bonbon, on la jauge, on l’apprivoise et elle nous charme chaque jour. On y a ses habitudes mais on se souvient aussi de la première fois où on y a mis les pieds. Chaque coin de rue nous rappelle un souvenir, les kilomètres parcourus sont indénombrables, tout autant que les escaliers montés ou descendus, les touristes croisés, les chats caressés, les scènes de rues observées. Les petits plaisirs d’être Montmartrois ne se comptent pas sur les doigts d’une main et notre liste est non-exhaustive…
– Voir le Sacré-Coeur sous toutes ses coutures –
Où que l’on se trouve, il nous fait tourner la tête. On l’aperçoit entre deux immeubles, au détour d’une rue, derrière les arbres ou en dévorant un croissant à la framboise de chez Félicité. Notre point de vue préféré ? Prendre de l’élan en remontant l’avenue Trudaine, puis tourner à gauche au square d’Anvers. Marquer une pause, relever la tête et marcher tout droit vers le métro : la Basilique apparaît petit à petit, comme par magie. Et pour un effet « waouh ! », faites le même trajet en enfourchant un scooter et en poussant le compteur.
– Marcher en levant la tête –
On ne vous le répétera jamais assez : arrêter de regarder vos pieds ! C’est en haut que tout se passe ! Mais où cela vaut-il la peine de se risquer à un torticolis ? Boulevard de Rochechouart par exemple, devant la façade Art déco de l’Élysée Montmartre. C’est d’ailleurs ici même qu’a été repérée La Goulue, qui deviendra l’une des femmes les plus sulfureuses du quartier. Dans le même style, rue de Clignancourt, les façades sculptées des anciens Grands Magasins Dufayel valent aussi le détour. Remontez par la rue André del Sarte pour avoir tout le loisir de les admirer. Sinon, notre pêché mignon quand on se balade avenue Junot : les ombrelles balinaises dans les hauteurs du numéro 18. Et le spot idéal pour faire pencher l’immeuble le plus instagrammable de la Butte, à l’angle de la rue Lamarck et de la rue Maurice-Utrillo ? Depuis les escaliers entre le parvis du Sacré-Coeur et la rue du Cardinal Dubois.
– Se croire à la campagne –
Si on s’écoutait, on enfourcherait chaque jour notre bicyclette bleue, pour filer tout droit faire nos courses. On tournerait, cheveux aux vent, devant le Moulin de la Galette, les cloches de l’église Saint-Pierre de Montmartre claironnantes et on se dirait que, décidément, le 7 passage des Abbesses a ce petit je-ne-sais-quoi de la maison de campagne de nos rêves. En attendant de remplir le PEL, on profite des Ateliers au Four et au Moulin de Jessica dans les jardins du Musée de Montmartre.
– Voyager dans le temps –
Prendre des photos au colodion humide dans le photomaton vintage rue des Trois-Frères, et se pincer le nez en riant de l’odeur d’oeuf séché des clichés. Marcher sur les traces de Suzanne Valadon dans son atelier reconstitué par Hubert le Gall, se perdre dans les dédales du marché aux tissus Saint-Pierre qui n’a pas bougé depuis 1920 et tomber toute l’année sur des tournages d’époques. Quand on vous dit que Montmartre n’a pas d’âge !