A moins d’être vraiment connaisseur, bien malin celui ou celle qui sait faire la différence entre la cuisine thaïlandaise, vietnamienne, indonésienne, japonaise ou chinoise. Pourtant, la plupart des restaurants asiatiques ont chacun leur spécialité, et le mélange des genres est souvent très rare. Maintenant, ceux qui pensent qu’il n’y a que dans le 13eme arrondissement de Paris qu’on trouve de vraies cantines asiatiques font erreur, puisque depuis le mois de juin, nous en avons une à Montmartre, et pas n’importe laquelle !
C’est une histoire comme on les adore dans le quartier. Michel est un vrai gosse de la Butte, et sa famille tient depuis de longues années la boutique de produits antillais au 16 de la rue de Clignancourt. La famille aime les métissages, et après avoir pas mal voyagé, Michel suit une formation de pâtissier. Il y a quelques mois, quand le kebab du 27 de la rue ferme ses portes, la famille reprend le local pour en faire un restaurant, avec Michel aux fourneaux.
Chez Lüük, on mange des plats asiatiques familiaux traditionnels parfois méconnus, et on se régale ! Véritable cantine de quartier, le lieu n’est pas grand, et il n’est pas rare de partager sa table avec des inconnus ou des voisins. Michel nous a dit s’être inspiré des marchés asiatiques et de leur ambiance, et si effectivement vous y venez pour déjeuner, vous ne serez pas déçus ! L’endroit est blindé de monde, entre ceux qui font la queue pour les plats à emporter, ceux qui attendent qu’une place se libère et ceux qui ont la chance d’être déjà installés, c’est un joyeux bordel mais personne ne râle, et surtout ça sent tellement bon qu’il faudrait être dingue (ou avoir le nez bouché) pour faire demi-tour… La déco est sobre, le service ultra simple, parfois même un peu désorganisé mais on s’en fout complètement, parce qu’une fois le plateau sur la table, c’est un pur délice.
La carte change toutes les semaines, et propose tout un tas de variations autour des traditionnels pho, bo bun et bento. C’est inventif, parfumé et épicé, et si certains ne reconnaissent pas toujours ce qu’ils mangent, c’est aussi le but du jeu, ça ne les empêche pas de revenir, au contraire. L’idée, c’est vraiment de nous faire voyager, et non seulement c’est réussi, mais c’est quand-même beaucoup moins cher qu’un billet d’avion, avec un tarif unique à 8,90 € le plat et 4 € le dessert, et des formules à partir de 6,90 €.
Les desserts justement, parlons-en, car c’est l’autre originalité de Lüük. Si vous avez bien suivi, on vous a dit que Michel était pâtissier de formation. Il propose donc de vrais desserts occidentaux (pardon, on a rien contre les boules coco ou les litchis, mais bon…) avec pour certains une touche asiatique : goûtez le cheesecake ou le mille-feuilles au thé vert et vous nous en direz des nouvelles !
En moins de six moins, Lüük compte déjà de nombreux fidèles, dans un esprit à l’image du quartier : convivial et bon enfant. Et pour la petite histoire, Lüük, c'est le nom de famille de Michel, qui signifie également terre ou continent ; tout un symbole !