Il y a le Montmartre que tout le monde connaît, celui du haut de la Butte où se pressent les touristes du monde entier… Il y a le Montmartre dont on vous parle tous les jours, celui où il fait bon vivre, même en haut de la Butte ! Et puis il y a l’autre Montmartre, celui dont les médias parlent peu, du côté de la Place Clichy et des Grandes Carrières et qui, jusqu’en 1860, appartenait à l’ancienne commune de Montmartre. C’est là que fin 2012, Manu et son équipe ont décidé de s’installer et d’ouvrir le Bistrot Là-Haut, un vrai resto de quartier où il fait bon s’attabler en été comme en hiver.
Si la Butte peut s’enorgueillir d’un riche passé historique et artistique, le quartier des Grandes Carrières n’est pas en reste, notamment grâce à la Villa des Arts, haut lieu de création artistique juste derrière le cimetière de Montmartre, ayant accueilli en son temps Cézanne, Signac, Eugène Carrière ou encore Picabia… Il y a donc fort à parier que ces artistes fréquentaient déjà le Bistrot Là-Haut (qui ne portait pas ce nom), puisqu’on sait que le lieu était à l’époque un estaminet comme il en existait beaucoup, où l’on venait aussi s’approvisionner en charbon. On sait aussi, par une cliente, petite fille de l’ancien propriétaire dans les années 40, que durant la seconde Guerre Mondiale, l’établissement a fait partie des lieux de Résistance très actifs dans le quartier.
Quand en 2012, Manu reprend Eusebio, le restaurant espagnol du 9 rue Pierre Ginier, il souhaite tout de suite redonner au lieu sa fonction d’origine. Il faut dire qu’il n’en est pas à son coup d’essai, ayant déjà été à la tête de La Terrasse rue de Clignancourt, puis de deux autres établissements dans le 15e arrondissement et en banlieue. Mais il avait très envie de revenir dans le 18e, pour retrouver une vraie vie de quartier où le mot mixité prend tout son sens. C’est d’autant plus vrai dans cette partie de l’arrondissement à la lisière du 17e, où se côtoient « cols blancs et cols bleus », familles, artistes mais aussi quelques touristes.
Le midi, de nombreuses entreprises du quartier ont fait du Bistrot Là-Haut leur cantine, entre les boites de production et de communication, le personnel des hôtels environnants, ou plus récemment les salariés du siège de Dyson qui viennent en voisin mais aussi en connaisseurs ! Car en plus de passer un bon moment dans une ambiance sympathique, ils sont surtout certains de se régaler.
En coulisses, la cheffe Julie Berchoux excelle, et propose une cuisine généreuse et inventive au fil des saisons. Après avoir fait ses armes auprès des grands noms de la gastronomie française et internationale (Fauchon, Robuchon, Lenôtre, Taillevent…), Julie a géré son propre établissement avant de reprendre les rênes du Bistrot Là-Haut il y a environ un an. Selon Manu, Julie a apporté un vent de fraîcheur, et surtout une touche très féminine et ouverte sur le monde qui régale toutes les papilles. En formule ou à la carte, on trouve ainsi à la fois des classiques comme la souris d’agneau, le tartare de bœuf ou le cheese burger, mais également un tataki de bœuf, une salade de bœuf thaï, une crème brulée salée au potiron ou des perles du Japon au lait de coco et banane rôtie, véritables invitations au voyage…
Le soir, changement d’ambiance, puisqu’on retrouve toujours les plats à la carte, mais également une offre plus « afterwork » avec, en plus des traditionnelles assiettes de charcuterie ou de fromage, des tapas vegan qui font super envie ! On vient au Bistrot Là-Haut pour grignoter et boire un verre après le boulot, ou pour manger en famille ou entre amis du quartier. Ouvert sans interruption de 11h à minuit, le lieu reprend tous les codes du bistrot traditionnel, un peu façon routier chic où l’on est certain de bien manger pour un budget maîtrisé.
Niveau déco, pas de chichis, c’est simple et chaleureux, on pousse même un peu les tables quand il y a trop de monde, la cerise sur le gâteau restant la très belle terrasse qui s’anime aux beaux jours, et dont a hâte de pouvoir profiter dès le retour de températures plus clémentes…
A moins d’être habitué ou voisin, on tombe plutôt sur le Bistrot Là-Haut par hasard. C’est pourtant une adresse à connaître, loin du tumulte des avenues alentour ou des endroits trop touristiques, et qui vous donnera l’occasion de découvrir l’une des innombrables facettes du Montmartre authentique et secret qu’on adore.
- Formule le midi : Plat 13€, Entrée/Plat 18€, Entrée/Plat/Dessert 23€
- Plats à la carte entre 13,5€ et 19€
- Tapas vegan à partager : 12€